la presse en parle...

Si un jardinier poète et breizou veut faire fleurir des bretonnes extravagantes, je suis l'homme de la situation et, pourquoi pas dans un local poubelles...ce reportage reflète tout à fait la réalité et l'ambiance du jour. Merci pour le suivi régulier de l'explosion artentat avec des articles de presse  à la hauteur de cette opération décalée qui fait du bien

Artentat a bombé les murs de sa résidence

Reportage

Les murs de la maison du garde-barrière ont fleuri. Sous les graffs, explosent les maisons en perspective de l'artiste Trash. Elles gondoleraient presque, comme dans le monde bizarre d'Alice. Jean-Marc a fait fleurir ses Bretonnes extravagantes jusqu'au plafond.

Pour l'instant, il bosse, penché sur une poubelle sur laquelle s'étale une longue toile, un ciel nuageux sur un océan éclaté de rouge et d'orange. Dans la pièce d'à côté se déploie un type en noir et blanc aux lunettes d'aviateur sous un ciel atomique, et une main géante tenant une allumette enflammée.

À l'étage, Picajo, débarqué il y a une semaine, décline depuis une heure le visage de l'enfant. Il y a aussi Jérôme Mathé, artiste indépendant. Pour l'instant, il repeint la pièce en blanc. Et après ? « Impro totale », annonce-t-il. Il ne sait pas encore. Lui, vient de la BD, mais tente de s'en émanciper et de retranscrire la BD dans l'illustration. Il évoque la BD qu'il a illustrée, « L'Ange Noir » aux Éditions Sixto, ses galères, le problème de statut des artistes, et Nantes, sa ville.

À l'extérieur, sous un barnum, des enfants jouent à transformer des ballons en animaux. On trouve des tables, des chaises, un bar. Plus loin, les graffeurs taguent du film transparent. S'y dessine une araignée rouge et noire.

Picajo fait une pause, dans son T-Shirt Tintin tâché de peinture qu'il a emprunté à son fils. Il raconte son histoire, évoque Trash, qui l'a emmené avec lui dans son projet et l'a « désinhibé », selon ses mots. « Au début, raconte-t-il, je peignais dans des bars. Pour éviter le contact direct avec les gens, je peignais derrière la toile, en ombres chinoises. » Ça fait 10 ans. « Mon oeuvre parle de mon existence, de mon présent. » Par exemple ? « Il y a eu une époque où je peignais mes pieds. J'allais mal. Alors je ne voyais plus qu'eux. »

Pour lui, l'art est une question de sincérité, d'imperfections, la technique ne servant qu'à aller plus loin dans l'expression d'une idée. Du coup, « Je me suis toujours considéré comme sans style » lance-t-il.

Quand il parle de lui, Picajo dit tout. Il a passé 16 ans en taule. Là-bas, il a commencé à peindre son propre « Radeau de la Méduse ».

Une façon comme une autre de s'échapper de ces quatre murs. Aujourd'hui, son travail s'expose chez les gens. « Il y en a environ 3 000 pièces. Et j'en ai déchiré presque autant. »

Exposition. Artentat en juin à Plouër et Pleslin

Durant tout le mois de juin, deux sites, dont l’activité s’était interrompue depuis plusieurs années, vont devenir avec l’autorisation de leurs propriétaires des lieux alternatifs d’artistes en résidence. Une quinzaine de peintres, graffeurs, sculpteurs, photographes ou musiciens pourront s’y rencontrer, créer et redonner vie au lieu. L’association à l’initiative de cette animation qui aura lieu tout le mois de juin, est basée à Plouër. « L’association Artentat a pour but l’organisation d’expositions collectives dans des lieux insolites, avec des rencontres entre différents artistes », expliquent Smic-Art et Trash président et vice-président de l’association. Mais c’est aussi la rencontre entre le public et les artistes en toute simplicité, que ce soit dans l’ancienne maison du garde-barrière, un lieu dédié aux « performances » à Trébéfour, ou dans un espace plus posé, dans l’ancien bar « L’orée des bois » à Plouër.

Chaque année, c’est un nouveau challenge : trouver un nouveau lieu insolite à investir. « Nous voulons ouvrir aussi une fenêtre sur des artistes qui ne sont pas forcément destinés à aller exposer dans une galerie, comme les graffeurs par exemple et permettre au public d’apprendre à connaître leur art. » Une vingtaine d’artistes ont déjà répondu favorablement, tels que Picajo, Nathalie Benoist-Bougis, Jean-Marc Pelleau ou Didier Lange pour n’en citer que quelques-uns, et des graffeurs tels que Strat Oster et Artkor-Bagdad ont déjà lancé les prémices picturales dans la maison.

Pratique. Résidence jusqu’au 30 juin, maison du garde-barrière de Trébéfour entre Pleslin-Trigavou et Trémereuc, le long de la voie verte. Exposition collective à l’ancien café-station service de Lesmonts « L’orée des bois », du mardi au dimanche.

Artentat, c’est jusqu’à fin juin

L'HARENG CANCALAIS

Samedi après-midi, l'Hareng cancalais a battu son plein. Les concerts se sont succédé sur les quais et le public a pu découvrir des oeuvres en cours de réalisation sur la grève et la promenade. Des sculptures ont été confectionnées avec des boîtes de sardines, du métal et bien d'autres matériaux.

Charles Kérivel et Jean-Marc Pelleau ont peint dans la rue des Bonnets-Rouges. Le jeune Matyss est allé avec Luc Leguérinel et deux participantes à la recherche de matières végétales et minérales sur la plage pour réaliser un mandala géant, un apprentissage du land'art. Des sculptures éphémères ont été faites avec des objets déposés par la marée. De nombreux moulins à vents tournaient gaiement sous le vent lors du boeuf des musiciens, le samedi soir.

Dimanche matin, l'animation a continué et séduit le public venu au marché puis à la Biennale des arts surtout avec l'original guitariste sur des airs du bayou. Un voyage qui s'est poursuivi au port avec différentes ambiances musicales, sketches et autres démonstrations à la satisfaction du public